Nième crise de leadership en Côte d’Ivoire : « Dans la maison du Père !»

Article : Nième crise de leadership en Côte d’Ivoire : « Dans la maison du Père !»
Crédit:
24 octobre 2013

Nième crise de leadership en Côte d’Ivoire : « Dans la maison du Père !»

En Côte d’Ivoire les crises de leadership se suivent et se ressemblent, hélas ! Depuis la crise postélectorale de 2010, entre MM Laurent GBAGBO et Alassane OUATTARA, le phénomène de bicéphalisme à la tête des organisations a connu une croissance préoccupante. En ce moment même l’Africa Sports continue de se chercher un président, car KONE Cheick Oumar et Vagba Alexis s’empoignent pour le même fauteuil. Il y a trois (3) mois c’était  l’Union des Ressortissants Membres de la CEDEAO résidant en Côte d’Ivoire (UREM-CEDEAO-CI) qui se retrouvait avec 3 présidents, des chefs de communautés SVP ! Aux dernières nouvelles je ne sais pas où en sont Nanan Appiah, Yacoubi Laurent et Al Hassann Demba dans leur honteuse guéguerre. Je ne vous parlerai même pas de la dissidence en cours, au sein du parti Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) de M. Anaky KOBENA. La crise qui retient l’attention de cet article est bien particulière. Il ne faut pas trop en parler, dans la maison du Père il ne faut pas être trop bavard. Néanmoins vu les similitudes qui existent entre celle-ci et toutes les crises précédentes, j’ai décidé de lever un point de voile sur cette crise « Dans la maison du Père !».

Il s’agit d’une communauté religieuse, qui organisait le week-end dernier (20/10/2013) une élection pour renouveler une partie de ses instances jeunes. Presqu’une semaine après, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une crise ouverte couve dans cette communauté. Et l’on s’attèle à colmater les brèches, comme d’habitude. « Il faut que nous préservions l’institution… », s’exclamait ainsi hier l’un des leaders nationaux de cette communauté face aux jeunes qui l’on appelle désormais  « la dissidence ». Mais comment en sont-ils arrivés à ce stade ?

D’abord le comité chargé de l’organisation des élections rejette les candidatures de deux membres d’une liste. Par solidarité et par stratégie, les responsables de cette liste se retirent du scrutin, et décident que leurs sections s’abstiennent de voter. Selon leur interprétation des textes, cette décision devait entrainer le blocage du processus électoral. Car en principe, l’élection n’est valide qu’après qu’une liste ait obtenu la majorité absolue des sections présentes. Ce qui ne serait pas possible avec l’abstention de la moitié des sections présentes. Contrairement à cette lecture « des dissidents », l’élection eut lieu, et fut validée avec la majorité absolue des sections ayant effectivement pris part au scrutin. Résultat ; convaincu de leur majorité, « les dissidents » décident de déstabiliser le fonctionnement des instances. Une Nième crise de leadership est née. Toute chose qui inquiète les responsables de la communauté, car cette situation inédite pourrait entrainer des graves conséquences. « C’est incroyable, c’est une première. Nous nous retrouvons comme dans une situation politique… », s’exclamait encore ainsi un leader national de ladite communauté. En effet les mêmes causes, produisent très souvent les mêmes conséquences.

De l’exclusion de certains candidats pour des raisons contestables, jusqu’au déroulement du scrutin dans des conditions ambiguës, l’on se retrouve face à un problème : l’interprétation des textes. Les crises successives qui ont ébranlées, et continuent de tenir en haleine nombre d’organisations, se ramène tous à ce même problème. Chacun interprète les textes en sa faveur, tous prétendent détenir la vérité, pendant ce temps l’organisation s’engouffre. Et cette situation calamiteuse est loin d’être l’apanage des Ivoiriens. En mon sens, il urge que l’on conçoive la modernisation de nos associations et organisations par  l’élaboration de textes fiables et viables. Si tant que nous avons besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts, comme nous l’enseigna Barack OBAMA, il nous faudra apprendre à bâtir la force de nos organisations sur des textes forts que chacun adopte, et qui par conséquent s’imposent à tous.

Partagez

Commentaires

Répondre

Le LEADERSHIP nécessite un charisme, une vocation, des aptitude et un état d'esprit.N'est pas leader qui veut. Dans nos textes, les juristes s'arrangent toujours pour laisser des soupapes, qu'ils sauront interpréter à leur guise, et selon le bon vouloir du décideur.Les textes ne sont plus un moyen pour organiser la vie en communauté, mais un outil pour aiguiller le devenir du pays dans l'intérêt des Gouvernants.

tawakkal
Répondre

Triste réalité! Le changement tant espéré doit ma foi commencer en plaçant les textes au coeur de l'organisation de nos organisations.