Quel leadership pour la CEDEAO?

Article : Quel leadership pour la CEDEAO?
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26 octobre 2013

Quel leadership pour la CEDEAO?

La CEDEAO, entendez Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Cette organisation intergouvernementale créée le 28 mai 1975, regroupe les Etats de l’Afrique de l’Ouest, 15 pays à ce jour. Au départ le rôle de la CEDEAO était purement économique, mais progressivement elle s’est intéressée au maintien de la paix. Où en est aujourd’hui l’action de la CEDEAO ? Quel leadership sous-régional en l’Afrique de l’ouest ? très loin de prétendre à un quelconque bilan de la CEDEAO, cet édito n’est qu’un coup d’œil d’un observateur, dans l’espoir de suscité plus d’intérêts chez d’autres observateurs vis-à-vis de l’action de cette organisation.

A l’instar des organisations sœurs, la CEDEAO ne chôme pas, tant les actualités brûlantes en appellent à l’action. D’ailleurs le dernier sommet de la CEDEAO s’est tenu hier, 25/ 10 / 2013. Un sommet extraordinaire dans la capitale Sénégalaise, Dakar. Ce sommet portait sur les accords de partenariat économique (APE) que négocie la CEDEAO avec l’Union européenne (UE) depuis plusieurs années, le Tarif Extérieur Commun (TEC) et d’autres questions économiques. Aux nombres desquelles le calendrier pour la création d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest en 2020. Toute chose qui confirme les avancées de cette organisation sur les dossiers économiques. En effet parmi les organisations sous-régionales du continent, la CEDEAO mérite d’être citée en exemple quant à ses résultats en matière d’intégration économique.

Cependant concernant les questions d’ordre politique, les questions de paix et de sécurité,  j’estime que le leadership de la CEDEAO est victime de grosses ambiguïtés. Les leaders de la sous-région font preuve d’un manque de vision, et usent d’improvisation face à des sujets capitaux. Bientôt les trente (30) ans de la CEDEAO, et l’organisation n’est pas encore  doté d’un dispositif viable de prévention des conflits et de maintien de la paix. Lorsqu’une crise éclate, il faut attendre des dizaines de sommets, parfois aux résolutions contradictoires, avant de voir les premières solutions émerger. Les dernières crises du Mali et de la Guinée-Bissau sont venues, si besoin l’était, mettre en évidence les insuffisances de la CEDEAO. Tandis que l’on peut lui reconnaitre quelques réussites dans le dossier Malien, son isolation concernant les solutions de sortie de crise en Guinée-Bissau devrait être en mon sens le catalyseur d’une prise de conscience. Dans une région où les institutions démocratiques sont aussi fragiles comme l’Afrique de l’ouest, le rôle d’une organisation comme la CEDEAO est primordiale. C’est pourquoi je suis de ceux qui pensent qu’il faut exiger beaucoup de la CEDEAO, afin que cette institution joue pleinement son rôle dans le développement économique, social et démocratique de l’Afrique. Et pour que le leadership de la CEDEAO cet rayonnement ambitieux, il faudra qu’il émerge une société civile assez exigeant envers les dirigeants. Autrement, tant que les populations de l’espace CEDEAO seront indifférentes quant à la marche de cette organisation, celle-ci risque de se contenter d’un service minimum.

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Commentaires

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Le Leadership n'est pas seulement un art, c'est aptitude associée à une vocation. Il est clair que la CEDEAO constitue un exemple de coopérations sous régionale qui peut, si les politiques le veulent, constituer un jalon important sur la voie d'une intégration. La nécessité est là, le besoin est clair, espérons que la volonté suivra.
https://dabdat.mondoblog.org/

tawakkal
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Oui oui! Espérons que la volonté suivra. Et que les sociétés civiles de la sous-région joueront également leur part dans ce processus.