A la rencontre des jeunes Atchan de l’ONG « RAJAG Paix et Développement »

Article : A la rencontre des jeunes Atchan de l’ONG « RAJAG Paix et Développement »
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28 octobre 2013

A la rencontre des jeunes Atchan de l’ONG « RAJAG Paix et Développement »

Communément appelé « Ebrié », la communauté Atchan est un peuple lagunaire de la Côte d’Ivoire. Ils sont en occurrence les propriétaires terriens d’Abidjan et ses environs. C’est pourquoi pour parler parfois d’Abidjan, vous entendrez l’expression « sur les bords de la lagune Ebrié ». Ce dimanche 27 Octobre 2013, dans le cadre d’une tournée d’information et  de mobilisation de la confédération « Jeunesses Sans Frontières » (J.S.F.), nous sommes allés à la rencontre des jeunes Atchan réunis au sein de « RAJAG Paix et Développement » (Rassemblement des Jeunes Atchan Gotho, Paix et Développement). C’est le village de Blockhauss qui abrita cette rencontre. Blockhauss est l’un des villages Ebrié situé dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan. Précisément dans la commune résidentielle de Cocody.

En ma qualité de Président en exercice de Jeunesses Sans Frontières, je conduisais la délégation. Nous arrivâmes à Blockhauss à 16 h 00, heure convenue pour entamer la rencontre. Mais sans surprise, sur le lieu de la réunion les chaises disposées pour la circonstance étaient encore quasiment vides. C’est ce que nous appelons ici « l’heure Africaine », pour mettre en évidence le fait que la ponctualité ne fait pas partie de nos habitudes. Pour une activité programmée pour 10 h 00, en appliquant l’heure Africaine au programme, elle commencera au mieux à 11 h 00, sinon 12 h 00. Dans ce contexte, j’estime qu’il faut commencer par donner l’exemple, en étant ponctuel à chaque rendez-vous. Quand l’on prône un leadership nouveau, le minimum est d’incarner le changement et le sérieux. Après une attente de trente minutes, la réunion pouvait enfin commencer. Les principaux responsables du RAJAG étaient présents, mais en plus d’eux la chefferie de Blockhauss a dépêché deux (02) émissaires pour assister à la rencontre. Cette démarche de la chefferie m’a marqué, car j’ai parcouru beaucoup  de village à travers la Côte d’Ivoire, où j’ai vu la chefferie se désengager de tout ce qui concerne la jeunesse.

Après les formalités d’usage, nous entrâmes dans le vif du sujet. J’expliquai en ces termes les bien-fondés de Jeunesses Sans Frontières : « Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est entrée sans une ère nouvelle, avec la promesse de l’émergence à l’horizon 2020. Vis-à-vis de cette ambition que nous saluons, je ne cesse de répéter que sans une jeunesse nouvelle, le projet d’une Côte d‘Ivoire émergente demeure utopique. Il urge que nous sonnons l’avènement d’une jeunesse nouvelle ; une jeunesse unie par-dessus ses différences légitimes ; des jeunes fondamentalement responsables ; une jeunesse entreprenante et travailleuse. C’est le message de cette jeunesse nouvelle que nous sommes venus vous partager. Afin que, nous l’espérons bien, vous puissiez vous joindre à notre vision, et promouvoir cette dynamique… »

Prenant la parole, le Président du RAJAG, M. N’CHOKO Stanislas s’est réjoui de la démarche de Jeunesses Sans Frontières et a souligné la concordance de vision de nos deux (02) structures. Il laissera ensuite la parole aux membres de sa structure pour poser leurs éventuelles questions. Au chapitre des questions, l’essentiel se résumait aux modalités de l’affiliation du RAJAG à JSF, ainsi qu’à la marge de manœuvre de JSF quant à la réalisation de ses objectifs. Donnant suite à ces préoccupations, nous rassurâmes nos interlocuteurs quant aux modalités d’affiliation. En ce sens que l’affiliation a pour but de fédérer nos énergies au sein d’une plateforme pour plus d’efficacité, cependant chacune des structures membres garde sa pleine autonomie.  Pour la préoccupation relative à la marge de manœuvre exacte de J.S.F.  pour l’atteinte de ses objectifs, via l’amélioration de la condition des jeunes, je répondis en ces termes : « Nous ne viendrons pas vous tenir un discours démagogique, au gré de promesses irréalistes. Ce n’est pas notre rôle en tant qu’une organisation de la société civile de financer des projets, de résoudre le problème de l’emploi, et de toute façon nous n’en n’avons pas les moyens. Notre rôle, et nous demeurons dans celui-ci, consiste à créer les conditions pour l’épanouissement des jeunes. Il s’agit d’agir pour une société en phase avec les valeurs de paix, de démocratie, de justice sociale. C’est ainsi que nous jetterons les fondements d’une Côte d’Ivoire stable et prospère, où chaque citoyen retrouvera sa dignité. Cela dit, notre structure cherche des opportunités de financement de projets et d’intégration socioprofessionnelle pour ses membres, tant auprès des partenaires nationaux et internationaux. Tout dépend en réalité de la pertinence des projets des uns et des autres et du profil de chacun.

Cependant, somme toute, ne nous voulons pas la face, la capacité de mobilisation des ressources matérielles et financières d’une organisation est intimement à la crédibilité que celle-ci inspire. Alors avant de se poser la question de nos moyens d’actions, je préfère que nous nous posions la question à savoir si nous sommes assez crédibles pour mériter des ressources. Nous travaillons sans cesse pour faire de JSF une organisation crédible sur tous les plans, visitez notre site Internet www.jsfmonde.org pour plus d’informations à cet effet. Et j’espère vivement que le RAJAG viendra renforcer la crédibilité de J.S.F. Nous sommes certes jeunes, mais nous ne sommes plus des gamins, apprenons à bâtir durablement. Demain commence aujourd’hui.»

Suite à cette phase de questions-réponses, satisfaits, le RAJAG par la voie de son Président s’engagea à rejoindre J.S.F.  , afin d’œuvrer pour une jeunesse forte au service de la Côte d’Ivoire nouvelle.

Pour clore les échanges, les émissaires de la chefferie ont souhaité que J.S.F associe toute la jeunesse des 60 villages Atchan  à ses activités et que les responsables de cette structure fassent preuve de beaucoup de détermination pour réussir leur noble mission. A la suite de ces sages, la chefferie de Blochauss nous a offert le cocktail à la fin de la rencontre, j’ai été agréablement surpris par ce geste.

J’ai parfois entendu que les Ebrié, particulièrement ceux de Blockhauss étaient le peuple le plus paresseux de l’Afrique de l’ouest. Ce n’est pas l’impression que j’ai eu après cette rencontre. Les membres de la délégation m’ont traduit leur étonnement quant à l’état d’esprit et la motivation de nos interlocuteurs. Espérons que cette impression se confirmera au fil du temps, il y a un début à toute chose. C’est ainsi que nous espérons relever le défi du leadership nouveau pour une Côte d’Ivoire émergente.

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