Côte d’Ivoire : ce que je pense du rapport mondial 2014 de Human Right Watch

Article : Côte d’Ivoire : ce que je pense du rapport mondial 2014 de Human Right Watch
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27 janvier 2014

Côte d’Ivoire : ce que je pense du rapport mondial 2014 de Human Right Watch

L’ONG Internationale Américaine de défense des droits de l’homme, Human Right Watch, a publié son rapport mondial 2014. Une partie de celui-ci est consacrée à la Côte d’Ivoire. Après lecture et analyse de ce chapitre « Côte d’Ivoire », je suis arrivé à un certain nombre d’observations.

D’une part aucun observateur sérieux de cette Côte d’Ivoire ne dira que tout y va mal. Il y a des progrès à tous les nouveaux, et ceux-ci sont perceptibles. D’autre part aucun observateur crédible ne dira non plus que tout va bien sur la terre d’Eburnie. Le rapport de Human Right Watch obéit à ce tempo. Il demeure de nombreux défis, et quoi de plus normal d’ailleurs. Laurent Gbagbo ne nous avait-il pas enseigné que l’on ne sort pas d’une crise comme d’une boîte de nuit ?  Sur ce sujet l’historien n’avait pas tort. Nul ne saurait régler les problèmes de l’insécurité, du système judiciaire, du foncier et de la corruption de cette nation qui vient de deux décennies de crises multidimensionnelles par un coup de bâton magique.

Revenant au contenu du rapport de HRW, quand celui-ci ne passe pas sous silence les solutions engagées par les autorités Ivoiriennes, il ne fait que les survoler. C’est le cas par exemple concernant la corruption. Beaucoup d’initiatives porteuses d’espoirs ont vu le jour en 2013, en occurrence la création de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, mais HRW n’en parle pas. Par ailleurs à l’instar des autres organisations internationales, le rapport de HRW est beaucoup plus idéaliste, alors que la gestion d’un pays requiert davantage de réalisme. C’est le cas par exemple avec la question des poursuites judiciaires. C’est facile de dire qu’il y a une justice à sens unique, or les réalités auxquelles nous sommes confrontés exigent que les auteurs de cette crise post-électorale, par ailleurs auteurs des plus graves crimes soient les premiers à être poursuivis. Pour le reste le gouvernement Ivoirien s’est toujours engagé à rendre une justice équitable, et ne cesse de mettre en œuvre les réformes idoines. En outre HRW signale dans son rapport que ces dernières années la France est restée silencieuse quant à la gestion des autorités Ivoiriennes. Ce n’est pas anodin. Cette situation devrait interpeller bon nombre d’observateurs, quand nous savons que la France demeure de loin l’acteur extérieur qui connait au mieux ce pays. Qui connait la Côte d’Ivoire et est doté de bonne foi mesure ses critiques dans cette période de normalisation, à défaut de les mettre en veilleuse. Car au-delà des principes, de l’idéal, il demeure l’implacable réalité Ivoirienne.

Pour finir il faut éviter de tomber dans ce que j’appelle le « complexe  des organisations Internationales ».  C’est-à-dire qu’il ne faut pas accorder une supériorité de fait à ces organisations. Car beaucoup prennent pour parole d’évangile leurs publications, alors que celles-ci sont parfois déconnectées des réalités. Souvenez-vous que sous la dictée des institutions internationales ( de Bretton woods) les Africains ont « détruit » leurs économies en appliquant les Programmes d’Ajustement structurels (P.A.S.). Ces institutions internationales nous avaient pourtant promis le salut. Comparaison n’est certes pas raison, mais ma foi ces épisodes du passé doivent nous inviter à prendre plus de hauteur. L’Ivoirien en particulier, l’Africain en général doit faire preuve de maturité face aux évènements de ce monde en perpétuel mutation, afin de reconnaitre le bon grain de l’ivraie. Cela est d’autant plus nécessaire quand nous savons que toutes les critiques ne sont pas à rejeter. Lorsqu’elles sont objectives et constructives, les critiques permettent aux entités visées de s’améliorer et par ricochet améliorer leur gestion.

Tawakkal

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