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Comment pourrais-je définir le leadership ?

Leadership, comment pourrai-je le définir ? Pour dire vrai je continue à y réfléchir, tant j’estime que ce champ est vaste. Cependant à la lumière de mon cheminement personnel, je retiens ce qui me semble essentiel : le leadership est cette source d’énergie qui nous permet d’outrepasser nos limites.

Nous avons tous des limites, bien entendus à des degrés variables. Pour certaines personnes ces limites sont des handicaps, ce fut mon cas. Il m’a fallu surmonter ces handicaps, et aujourd’hui je me demande parfois d’où j’ai pu tirer toutes les énergies nécessaires à cet exercice ? En réalité je ne suis pas le seul à poser cette question, nombres de mes connaissances de longues dates ne cessent de s’étonner lors de nos retrouvailles.  Ils ne comprennent pas comment le gamin qu’ils ont connu a pu se métamorphoser en si peu de temps ; la grâce d’une source d’énergie extraordinaire.

Au-delà de ces considérations personnelles, le leadership dans son quotidien exige beaucoup d’énergies. Il faut beaucoup d’énergies pour se créer un chemin là où il n’y a aucun. Lorsque toutes les portes se ferment  devant toi, il faut de l’énergie pour ne pas abandonner. Souvent l’on se retrouve dans une vraie impasse, sens dessus dessous, pourtant il faut continuer à incarner et trouver la solution. Que d’énergies physiques, que d’énergies intellectuelles, pour garder le cap contre vents et marrées.

Je finirai sur ces propos de Yvan Castanou (Cf Maintenant ça suffit, il faut que ça change), qui en mon sens mettent en excède cette source extraordinaire qu’est le leadership : « Souvenez-vous que 75% des leaders de renommée mondiale ont connu un sérieux handicap physique, émotionnel ou mental dans leur vie.

Pourquoi ne pas rejoindre les rangs de ceux qui ont été rejetés dans leur vie, qui ont fait le choix de ne pas se laisser intimider par le rejet, et ont marqué leur époque en libérant leur potentiel et en inscrivant leurs noms dans l’histoire.

Parmi ces grands, vous trouverez Jésus-Christ (rejeté par les siens), Jacob, Joseph (rejeté par ses frères), Moïse (qui était bègue), Jabez (maudit dès sa naissance), l’apôtre Paul, et plus récemment Thomas Edison, qui a été traité de cancre par ses professeurs, et a été exclu du système scolaire. Malgré cette mise à l’écart, sa mère crut en lui, et continua de l’encourager à la maison. Aujourd’hui, à côté de l’ampoule électrique, Thomas Edison revendique plus d’un millier d’inventions à son actif. Je finirai par Michael Jordan,le plus grand basketteur de tous les temps, qui, dans son enfance, faillit abandonner le Basket-ball, parce qu’il eut un coach qui lui dit qu’il ne pourrait jamais réussir dans ce sport. »


Le prix Mo Ibrahim pour la gouvernance en Afrique dans l’impasse?

Il n’y a de nouveau aucun gagnant cette année pour le prix Mo Ibrahim du leadership d’excellence en Afrique.

Le prix, d’une valeur de 5 millions de dollars, est supposé récompenser chaque année un chef d’Etat africain ayant exceptionnellement amélioré la sécurité, la santé, l’éducation, le développement économique, les droits politiques dans son pays, et transmis démocratiquement son pouvoir à un successeur. Et pour la quatrième fois consécutive ce prix n’a pas trouvé de vainqueur.

Il n’y a de nouveau aucun gagnant cette année pour le prix Mo Ibrahim du leadership d’excellence en Afrique.

Le prix, d’une valeur de 5 millions de dollars, est supposé récompenser chaque année un chef d’Etat africain ayant exceptionnellement amélioré la sécurité, la santé, l’éducation, le développement économique, les droits politiques dans son pays, et transmis démocratiquement son pouvoir à un successeur. Et pour la quatrième fois consécutive ce prix n’a pas trouvé de vainqueur. Que devons-nous penser de cette situation ?

De prime abord, il convient de souligner que la démarche de Mo Ibrahim est parfaitement originale. Il vise à jouer un rôle considérable dans la modernisation politique de l’Afrique, au moyen de la bonne gouvernance. Personne, au sein du monde des affaires africaines, n’avait vu avant lui les choses sous cet angle. Cependant le fait que ce prix peine à se trouver un lauréat n’est-il pas finalement problématique ? Un verdict triste et consternant! Mo Ibrahim ne doit-il pas songer à «repenser», voire «réorienter» les critères régissant son prix?

Pour ma part j’estime que Mo Ibrahim devra envisager la modernisation politique du continent dans une perspective plus large. Notamment dans la « fabrication » de nouveaux leaders sur le continent. Contribuer à l’éclosion d’un leadership nouveau, par l’émergence des hommes et des femmes imprégnés des valeurs de démocratie et de bonne gouvernance. Une telle réorientation du prix sera manifestement féconde et aura des conséquences pratiques sur l’avancée démocratique des sociétés africaines. Sur le sol africain, de nouvelles forces, issues des «sociétés civiles» sont apparues, avec lesquelles Mo Ibrahim devra désormais compter.

Autrement nous pourrons objectivement reprocher à Mo Ibrahim de manquer lui-même de leadership et de vision.

 


Regards sur la société civile en Afrique : Généralités

Le concept de société civile tout comme celui du leadership relèvent de la culture anglo-saxonne. Ces deux notions, actuellement à la mode, sont passées dans la tradition francophone seulement ces dernières années, à la suite de l’émergence de la démocratie après la fin des empires coloniaux et de l’affrontement Est-Ouest. La question du leadership a commencé véritablement à se poser en Afrique dans les années 1990, début de la démocratisation de l’Etat et de la société.

En science politique, la société civile se définit comme l’ensemble des rapports interindividuels, des structures familiales, sociales, économiques, culturelles, religieuses qui se déploient dans une société donnée, en dehors du cadre et de l’intervention de l’Etat. La société civile, c’est ce qui reste d’une société quand l’Etat se désengage complètement ou n’est pas du tout engagé. Autrement dit, la société civile est l’ensemble des citoyens d’un Etat qui, pétris de patriotisme, conscients de leur identité propre, s’unissent, s’organisent sur la base de lois définies, et s’emploient à édifier une nation développée, libre et prospère où chacun s’épanouit et se réalise sans barbarie militaire, sans chauvinisme partisan ni dogmatisme religieux. Dans la plupart des pays d’Afrique, les acteurs de la société civile sont apparus pour répondre aux incohérences des appareils étatiques sur le plan national et pour pallier aux politiques économiques internationales qui ont des impacts négatifs sur les couches minoritaires. Au nombre de ces impacts, nous pouvons citer entre autre une mauvaise gouvernance et une classe politique en déphasage avec les aspirations sociales. Ainsi dans plusieurs pays africains, il y a eu une forte croissance d’organisation de la société civile ces dernières années. Mais où en sont aujourd’hui les sociétés civiles sur le continent ? De toute évidence l’Afrique a des sociétés civiles,  il s’agit de savoir comment ces sociétés évoluent sur le terrain. Il y a toujours une énergie sociale et civique et par conséquent il y a toujours de l’espoir et un potentiel, même lorsque les circonstances semblent peu prometteuses. Dès lors se pose la question de savoir ce que nous pouvons faire afin de protéger et de promouvoir la société civile en Afrique et ce que nous pouvons apprendre des efforts déployés ailleurs. La première question concerne les différences sociales. Est-ce que la société civile peut forger de nouvelles connexions par-dessus les anciennes frontières afin de cimenter une circonscription large en faveur des réformes et des responsabilités. La deuxième concerne les relations à l’Etat où il s’agit de trouver l’équilibre juste entre soutien et indépendance.

Considérant d’abord la question des différences sociales, il est important de reconnaître que l’ethnie et autres identités ne peuvent ni ne doivent être éradiquées parce qu’elles font partie de nous-mêmes. Par conséquent, elles doivent être gérées. Ce qui est impossible aussi longtemps que l’asymétrie économique et politique est aussi importante et que leur représentation est aussi inégale. Si la société civile reproduit cette asymétrie, elle devient partie du problème et non de la solution. C’est seulement lorsque les gens se sentent en sécurité qu’ils iront à la rencontre et établiront des liens avec l’autre et forgeront de nouvelles alliances avec ceux qu’ils ont traditionnellement considérés comme des rivaux ou des ennemis. Dans ce sens, l’inégalité et l’insécurité sont du poison pour la société civile. Il s’en suit que le soutien pour une économie équitable et inclusive, des soins de santé et la scolarisation pour tous, une représentation juste dans les fora politiques et gouvernementaux – ce qui n’est pas généralement considéré comme étant des terrains d’intervention lors de la construction de la société civile – sont les éléments les plus importants. Garder un lien explicite entre l’équité sociale et économique et l’approfondissement de la démocratie est la clé pour éviter les listes anémiques habituelles par lesquelles on sollicite les interventions de renforcement des capacités des ONG.

Deuxièmement, la société civile requiert des liens et des ponts solides, des associations qui se construisent sur des identités premières et d’autres qui les traversent. Cependant, un lignage excessif risque de permettre aux conflits potentiels de s’enraciner dans les structures de la vie civique, tout comme trop de ponts risque de laisser pour compte les plus faibles et les plus vulnérables aussi longtemps qu’ils ne sont pas prêts à être des partenaires égaux. Par ailleurs si nous nous tournons vers les relations avec l’Etat, nous savons que le renforcement des liens avec la vie politique est essentiel pour une gouvernance démocratique qui produit la paix et la justice sociale. L’expérience montre que ce sont les groupes de la société civile, avec des réseaux et des connexions forts, avec des acteurs politiques institutionnels comme les partis ou les parlements, qui sont les plus à même d’aménager des espaces et des institutions pour la participation des citoyens. Ceci étant dit, nous savons aussi que c’est un travail difficile et hasardeux, comportant la menace de la co-optation et de la manipulation. La société civile doit marcher sur le fil du rasoir de «l’amitié critique», démontrant tantôt loyauté tantôt indépendance, selon les circonstances, de façon à soutenir des représentants du gouvernement qui se font les champions de réformes de l’intérieur ou, à leur demander des comptes si les résultats ne sont pas à la hauteur de son attente. Créer la demande et fournir une gouvernance effective et démocratique sont d’une importance égale. Ils ne sont pas le substitut l’un de l’autre. Nous devons trouver et soutenir le cercle vertueux qui connecte les efforts de renforcement de la capacité des gouvernements à protéger leurs citoyens, avec les efforts de la société civile à mettre la pression sur les gouvernements afin qu’ils satisfassent à leur obligations sociales. Une quelconque forme de convention entre l’Etat et la société civile est sans doute la meilleure façon de progresser (selon le schéma même imparfait de l’Afrique du Sud) à la différence des législations répressives prônées par certains gouvernements.

La société civile, au mieux de sa forme, contient en elle l’appel et la vision d’un monde transformé et infusé d’amour et de justice. La société civile n’est pas simplement un assemblage d’institutions ou de pratiques comme la philanthropie, mais représente une façon différente de vivre et d’être au monde, un chemin crucial pour notre survie future et la prospérité de l’humanité dans son entier. Défendre et promouvoir la société civile est par conséquent le travail de nous tous pour de nombreuses années à venir.


La crédibilité comme fondement du leadership!

Les leçons sur le leadership sont légions, mais en toute chose il me semble nécessaire de maitriser préalablement les fondamentaux. Autrement lorsque les étapes sont brûlées, la brûlure des ailes ne sera qu’une question de temps. En mon sens s’il y a une qualité que tous les leaders devraient avoir c’est celle-ci : la C.R.É.D.I.B.I.L.I.T.É. !

Si vous n’êtes pas « crédible » aux yeux de votre équipe, s’ils ne croient pas en votre capacité à atteindre vos objectifs… ne comptez pas les voir vous suivre dans l’aventure comme si leurs vies en dépendaient. Cela est également valable pour les organisations. Lorsqu’une organisation n’est pas crédible, elle ne peut nouer de partenariats viables. C’est pourquoi je dis très souvent que l’impact, l’ampleur de nos organisations dépendent de la crédibilité que nous dégageons.

Le problème avec la crédibilité, c’est que certain(e)s ont tendance à imaginer qu’elle se voit au premier coup d’œil… ou pire encore qu’elle va de soi. Je suis « dans le rôle » DONC je suis « crédible ». Cela ne se fonctionne pas ainsi.

Acquérir de la crédibilité aux yeux des autres requiert du travail :

  • Adoptons les comportements que nous souhaitons voir adopter ;
  • Montrons à notre équipe que nous sommes prêts à bosser dur ;
  • Ne perdons jamais notre temps à chercher des excuses ;
  • Ayons toujours des solutions à proposer ;
  • Préparons nos réunions, et faisons preuve de maitrise sur les sujets abordés ;
  • Soignons nos présentations, cela une marque de respect ;
  • Traitons nos collaborateurs de façon équitable ;
  • Responsabilisons les autres en fonction de leur attributions respectives, obtenir des résultats.

Et surtout, ne considérons jamais notre crédibilité comme définitivement acquise. Le leader doit s’adonner à cette veille permanente, qui lui permettra de prendre régulièrement le pouls de la situation, afin de mettre à jour ses dispositions et être capable d’anticiper.


Pourquoi dédier ce blog au leadership?

« Pourquoi dédier ce blog au leadership ? » l’on serait certainement tenter de reformuler la question de la façon suivante : « Pourquoi dédier ce Nième blog au leadership ?», tant les blogs consacrés à ce sujet foisonnent sur la toile. Mais il s’agit d’une expérience personnelle ; pourquoi moi, pourquoi maintenant, pourquoi Mondoblog ?

Avant de poursuivre la rédaction de ce 1er article, je tiens d’abord à remercier toute l’équipe de Mondoblog qui m’ouvre ainsi les portes de leur univers. Salutations à la grande et sympathique famille des Mondoblogeurs.

Au lancement du projet Mondoblog, j’ai décidé de ne pas y postuler,  mais pour cette édition 2013 du concours, j’ai changé d’avis. A l’époque, j’avais conclu que mes occupations ne me laisserais pas le temps d’animer un blog et que de toutes les façons l’on ne pouvait pas être  investi dans les activités associatives  comme je l’étais à l’époque, et tenir un blog. Il fallait choisir, et mon choix était aussitôt fait. Nicolas SARKOZY ne nous avait-il pas appris que l’on ne peut pas être en même temps dans l’action et dans les commentaires ?

Quelques années plus tard, nous en sommes à une compréhension nouvelle des choses.  J’ai personnellement réalisé que le partage des expériences peut être un puissant stimulant pour le leader, surtout lorsque nous en sommes à nos premiers pas dans ce milieu.  Face aux contingences de la vie, les initiatives de la jeunesse se multiplient, mais sont de moins en moins couronnées de succès.  Et quand nous savons que le leadership est en proie à une crise aigüe sous nos tropiques, le sort de la jeunesse n’est guère surprenant. Cependant cette situation n’est pas non plus une fatalité, beaucoup peut être fait pour créer le changement, notamment par la jeunesse. Pourvu que nous soyons capables de conjuguer nos intelligences et nos actions.  C’est ainsi que l’idée m’est venu d’animer un blog au leadership. Non pas pour donner des cours magistraux sur le leadership, je n’ai nullement cette prétention, mais juste pour s’enrichir du partage de nos expériences diverses, confronter nos analyses. Et ma foi, la communauté Mondoblog se prête bien à cette ambition.